Les nuits mouvementées des nourrissons sont une préoccupation courante pour de nombreux parents. Héloïse Junier, psychologue spécialisée dans la petite enfance, propose des conseils avisés pour aider les parents à mieux comprendre et gérer les troubles du sommeil de leurs bébés.
Le tempérament des nouveau-nés diffère d’un bébé à l’autre dès la naissance. Certains bébés seront très sensibles au stress, ce qui peut perturber leur sommeil. Ils pleureront dès qu’ils seront seuls dans leur lit et seront plus réactifs aux stimuli extérieurs. Cela s’explique par le fait que leur cerveau est plus réceptif au stress et bloque la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Certains facteurs génétiques peuvent également influencer le sommeil des bébés, en faisant de petits ou de grands dormeurs.
Le sommeil des bébés est différent de celui des adultes à plusieurs égards. Les cycles de sommeil des bébés sont beaucoup plus courts que ceux des adultes. Chaque cycle est suivi d’un micro-réveil. Les bébés ont aussi des phases de sommeil profond plus courtes, ce qui rend leur sommeil plus léger. Il est donc normal que les bébés pleurent souvent entre les cycles de sommeil. De plus, le sommeil des bébés est immature et peut être à l’origine de parasomnies telles que les terreurs nocturnes ou le somnambulisme.
Beaucoup de parents se demandent à quel âge leur bébé devrait faire ses nuits. Selon Héloïse Junier, il n’y a pas de réponse universelle à cette question. Chaque bébé est différent et les parents doivent comprendre que se réveiller entre les cycles de sommeil est physiologique. La société occidentale met souvent beaucoup de pression sur les parents pour que leurs bébés dorment toute la nuit, mais il est important de rappeler que tous les individus se réveillent entre les cycles de sommeil, même s’ils ne s’en rendent pas compte.
En ce qui concerne les méthodes pour endormir un bébé qui pleure, Héloïse Junier recommande de répondre aux pleurs de l’enfant en le prenant dans les bras. Les bébés ont besoin de se sentir en sécurité et d’être rassurés par la présence de leurs parents. Laisser pleurer un bébé peut éteindre les pleurs à court terme, mais cela peut nuire aux liens d’attachement et générer du stress chez le bébé.
L’utilisation de la musique pour aider à l’endormissement peut être bénéfique, mais il est important d’éviter tout bruit ou stimulus distractif une fois que le bébé commence à s’endormir. Les oreilles des bébés sont sensibles aux stimuli sonores, et il est préférable de favoriser un environnement calme et apaisant pour faciliter le sommeil.
Héloïse Junier insiste également sur l’importance de respecter les besoins en sommeil des enfants à chaque âge. Les bébés ont besoin de 14 à 17 heures de sommeil par jour, tandis que les enfants plus âgés ont besoin de moins d’heures de sommeil.
En ce qui concerne le partage du lit avec un bébé, la pratique du cododo est courante dans de nombreux pays et est en phase avec le besoin de sécurité des bébés. Toutefois, il est recommandé de partager la chambre plutôt que le lit pendant les premiers mois de vie du bébé pour réduire le risque de mort subite du nourrisson. Le cododo ne nuit pas à l’autonomie de l’enfant et il décidera lui-même d’aller dormir dans sa propre chambre à un certain âge.
En conclusion, chaque bébé est unique et les troubles du sommeil sont fréquents chez les nourrissons. Les parents doivent être attentifs aux besoins individuels de leur bébé, créer un environnement propice au sommeil et répondre aux pleurs de leur enfant de manière adaptée. Il est important de se rappeler qu’un sommeil agité pendant l’enfance ne signifie pas nécessairement que l’enfant aura des problèmes de sommeil à l’âge adulte.